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Logement : faut-il se réjouir du coup d'arrêt des ventes ?Logement : faut-il se réjouir du coup d'arrêt des ventes ?

Le constat est désormais presque partagé : le marché du logement neuf comme existant plonge à des niveaux qu’on n’avait pas vu depuis des décennies, et surtout le freinage est d’une puissance et d’une soudaineté inédites. Bien sûr, les chiffres sont encore discordants, mais il faut reconnaître que les discordances se réduisent. Pour simplifier, les crédits immobiliers sont en baisse de 40%, les ventes de neuf aussi… et dans l’ancien les voix titrées consentent à reconnaître une réduction de 10% du volume des achats… quand une discussion avec n’importe quel agent immobilier sur le terrain avoue un essoufflement bien supérieur, en gros à hauteur de la baisse constatée de la production de prêts. En somme, et on se contentera de ce qui vient, la communauté professionnelle s’entend sur le diagnostic : le patient a perdu l’essentiel de ses forces. Seulement voilà : la contrepartie du consensus commence à ressembler au syndrome de Stockholm.

Il s’agit, en référence à une prise d’otages dans une banque de Suède en 1973, restée célèbre dans l’histoire, d’une inversion de situation : les preneurs d’otages, finissent par acquérir à leur cause leurs victimes, qui les défendent et se rangent de leur côté, comprenant les motivations de leur geste. Il en va de même pour la crise. On entend déjà des discours complaisants, presque reconnaissants envers la crise, et on les entend au sein même de la filière. Trois arguments tiennent le haut du pavé.

Gare au syndrome de Stockholm


D’abord le pays avait atteint des sommets en termes de nombres de transactions, et c’était évidemment excessif. Pensez,1,2 million ! On a longtemps vécu en France avec des effectifs annuels de 600.000 à 800.000 logements échangés et on n’étaient pas malheureux. C’est oublier deux éléments majeurs : la hausse du nombre d’habitants, qui entraîne plus de transactions, et le fait que les mouvements du marché résidentiel sont à 90% fondés sur des événements de la vie avec lesquels on ne compose pas, naissance ou décès, formation d’un couple ou séparation, mobilité professionnelle. L’investissement locatif lui-même entre dans ce cadre : il permet de trouver une solution à ces situations de vie pour les ménages qui ne peuvent acheter. Les 10% restants concernent les achats de résidences secondaires. Comment expliquer l’augmentation du nombre de transactions seulement par une sorte d’engouement porté par le crédit accessible et pas cher ? Sans nier un certain emballement, il reste que le marché de l’immobilier d’habitation respire essentiellement comme respire la nation. En somme, si 2023 se termine avec 300.000 ou 400.000 transactions de moins, ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’équilibre de la France.